Le koto (筝 en japonais, ou 琴 en japonais classique) est un
instrument de musique à cordes pincées utilisé en musique traditionnelle japonaise
, notamment dans le Kabuki et le Bunraku. Originaire de Chine, il dérive du
gŭzhēng et fut introduit au Japon vers le VIIe siècle.
A l'origine, le koto était un instrument surtout joué, à la cour impériale par des homme. Puis, au IXe siècle,
il passa aux femmes et on commençe à l'utiliser en solo devant de petites audiences pour jouer des pièces de
musique profane à caractère noble et intimiste.
Les oeuvres jouées, aujourd'hui, datent du XVIe siècle et proviennent du Tsukushigot du moine Kenjun (1534?-1623).
Les pièces du Tsukushigot sont à l'origine du sōkyoku, la musique du koto.
Le koto est une cithare (en forme de dragon tapi), mesurant environ 1,85 m de long, pourvu de deux ouïes situées à
l'une et l'autre de ses extrêmités (sous la caisse de résonance) et fabriqué en bois de paulownia (bois léger et peu sensible à
l'humidité). Il est équipé de hauts chevalets amovibles en ivoire et possède, traditionnellement, treize cordes en
fil de soie (de nos jours, plutôt en nylon) que l'on pince avec des grattoirs en ivoire.
Il produit un son lyrique, comparable à celui d'une harpe, ce qui
peut expliquer le terme souvent rencontré de « harpe japonaise ».
De nos jours, on trouve également des kotos avec davantage de cordes :
jyûsitigen (17 cordes) ;
nijyûgen (20 cordes) ;
nijyûgogen (25 cordes) ;
sanjyûgen (30 cordes) ;
sanjyûnigen (32 cordes).
Le mot gen (prononcé guèn) signifie corde(s), et les noms des
instruments indiquent le nombre de cordes que l'on trouvera sur chaque style de
koto.
Le jyûsitigen a été créé par Michio Miyagi (1894-1956), l'un des plus célèbres compositeurs modernes: cet instrument est maintenant
populaire. Récemment, le nijyûgen est aussi devenu de plus en plus connu : il a été créé par Keiko Nosaka et il est utilisé par beaucoup de
compositeurs (non seulement japonais) de musique contemporaine.Il existait aussi le hachijyûgen (80 cordes) créé par Miyagi, mais il n'a
jamais existé qu'un seul exemplaire de cet instrument et est resté à un stade expérimental.
Traditionnellement, le koto se joue posé à plat sur le sol, le musicien se tenant à genoux, les fesses reposant sur les talons
(posture seiza). De nos jours et depuis l'"occidentalisation" du Japon, la tendance est plutôt d'installer le koto sur deux chevalets et à
en jouer assis sur une chaise, tout du moins pour jouer les oeuvres modernes.
Les cordes du koto sont maintenues à distance par les chevalets mobiles
en forme de Y renversés que l'on déplacent le long de chaque corde pour modifier l'accord, même en cours de jeu.
Les cordes sont pincées de la main droite à l'aide de trois onglets (tsume), respectivement fixé au pouce, le majeur et à l'index.
A l'aide d'un onglet, on peut ainsi agir sur les cordes en le faisant glisser (technique waren), sur plusieurs en glissando ou tremolo ou encore en combinant
les deux dernières techniques (sararin).La main gauche sert à hausser les notes.
La musique de koto s'appelle sōkyoku. Il existe deux écoles principales : Ikuta et Yamada. Elles ont été fondées à l'époque d'Edo (1600-1868).
A cette époque, les pièces de sōkyoku étaient composées, jouées et transmises par des musiciens aveugles reconnus par le gouvernement.
L'école Ikuta est caractérisée par l'importance instrumentale, au contraire de l'école Yamada qui priviligie le vocal.
Parmi les musiciens représentatifs du koto, on trouve :
Kengyo Yatsuhashi (1614-1685, mort l'année de naissance de Jean-Sébastien Bach) ;
Michio Miyagi (1894-1956, prononcé Miyagui), qui a développé le
koto au début du XXe siècle, important ce langage musical en Europe. Son
œuvre Haru no umi (La mer du printemps, pour koto et shakuhachi) est la
plus connue au monde parmi les œuvres jouées au koto.
Fumiko Yonekawa, née en 1895 et qui avait, en 1983, 185 000 heures de pratique;
Kimio Eto est un interprète moderne.
De nos jours, il n'y a pas grand nombre de maîtres de koto à l'extérieur
du Japon.